C’est le 13 janvier 2022 que Pablo Pinasco, graphiste de métier, lance I Am Mia sur Instagram. Et le moins que l’on puisse dire est que cette série est inédite. Épisodes diffusés dans le désordre comme un puzzle à reconstituer et qui prennent plusieurs formes, le projet, soutenu par le CNC Talents, est déroutant et immersif. Plongée au cœur des souvenirs avec Mia.
L’expérience commence avec quelques scènes du scénario de 150 pages de Pablo choisies au hasard et tournées pendant le confinement. D’ailleurs, il n’a suffit de presque rien. Au départ, ce sont un directeur de la photo, une comédienne et une maison à Marseille qui ont donné naissance à I Am Mia. Quelques mois plus tard et quelques membres de plus au projet, dont un musicien et un dessinateur, et c’est une véritable expérience visuelle et musicale inédite qui en ressort. Et ce sont de ces scènes tournées pendant le confinement qu’est née l’idée d’une série sous forme d’un puzzle : des scènes tournées au hasard pour des épisodes publiés dans le désordre. L’idée est originale et le challenge était grand pour le réalisateur puisqu’il fallait « rendre chaque scène comme un objet individuel », nous disait Pablo.
La série est d’autant plus inédite que les épisodes explorent de nombreux formats. Certains sont en effet des podcasts, d’autres des dessins qui s’animent sous nos yeux, le tout enrobé dans une bande sonore envoûtante. Selon Pablo, « l’immersion ne se fait plus seulement au cinéma mais aussi désormais avec un téléphone et un casque ». Les épisodes sont donc à regarder et à écouter sur Instagram pour quelques minutes de tranquillité.
Souvenirs, souvenirs…
La série est avant tout l’histoire de Mia, une petite fille qui perd la mémoire sans en connaître la raison. Elle va donc se chercher et en même temps se poser des questions sur l’identité, l’existence, l’amour… C’est à travers elle et ses questions existentielles que les autres personnages, adultes, vont grandir. Le rapport est ainsi inversé : « J’aime bien le parcours, que les personnages observent et se posent des questions. J’aime les trucs très contemplatifs. Mes deux personnages adultes sont un peu paumés comme l’on est aujourd’hui. Quant à la petite fille, elle dirige tout alors que ce n’est pas son rôle dans l’ordre des choses. Finalement, le rapport se renverse à nouveau quand les adultes commencent à être mieux, la petite fille peut redevenir un enfant », nous explique Pablo.
La perte de mémoire de Mia est donc à la fois une mort permanente - dramatique - pour elle et une amorce à une espèce de dialogue méditatif avec les autres personnages. C’est aussi de l’importance des souvenirs dans la construction de l’identité dont il s’agit dans la série. Elle place cette construction comme le juste milieu à trouver entre une émancipation par rapport à son passé et des bribes de souvenirs à conserver sur ses origines. D’ailleurs, il y a aussi cette fameuse machine à voyager dans les souvenirs… Quoi qu’il en soit, I Am Mia nous invite à une attitude contemplative et à nous poser des questions.
La web-série I Am Mia est à retrouver sur @iammia.story avec un nouvel épisode tous les jeudis.
